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12/05/2020

Mes nouvelles habitudes au fil des expatriations

Qui dit nouveau pays et nouvelle culture dit aussi nouvelles habitudes à prendre, ou non. Ou tout du moins, reconsidérer nos propres us et coutumes.
Il y a ces habitudes qu'on imagine ne jamais prendre, celles que l'on refuse tout bonnement. Celles qui nous emmerdent au début et qui finalement pourront avoir un impact positif ! Aujourd'hui je partage avec vous les changements que mes séjours à l'étranger ont opéré sur moi et mon quotidien. 

Aux États-Unis

Adapter l'heure de mes repas :

On les connait tous ces grands principes culturels français de "ne pas manger entre les repas", que "le petit déjeuner c'est le repas le plus important", "petit déjeune comme un roi, déjeune comme un prince et dine comme un pauvre" ... bref on a de grandes idées et jusque là je m'y tenais plutôt. Et puis je suis partie en Oklahoma, vivre avec une famille, au rythme de laquelle j'allais devoir m'habituer. Et bah justement ! Moi qui imaginais faire plein de trucs l'après-midi en finissant l'école à 15h ... nope nope nope ! Dans ma famille d'accueil on dinait au plus tard à 18h30 il me semble, et le soir où le garçon avait son cours de karaté à 18h on mangeait avant ! Ça semble assez fou, diner à 17h mais on prend le coup. Au début j'avais un peu faim vers 22h et puis finalement ... je mangeais parfois un petit snack et c'était tout. 
Même histoire dans le Michigan, la cafétéria fermait ses portes à 19h le soir ! Avec ma collègue espagnole on y allait toujours sur la fin du service et on était souvent parmi les dernières à partir. Pour moi c'était tôt mais imaginez un peu pour elle ! ^^
Du coup j'ai appris à profiter de mes soirées autrement ; à Tulsa avec ma collègue espagnole aussi on sortait pour le dessert ou aller faire du shopping (oui, on dine tôt et les magasins ferment tard ! ^^), à Interlochen les soirées étaient plus calmes mais aussi plus relaxante, on a le temps de regarder pas mal d'épisodes de série quand on est en pyjama à 20h ahahah

Je suis donc désormais plus flexible sur les horaires mais ... le lunch à 11h par contre dans mon école en Oklahoma, malgré les 9 mois à l'école je ne m'y suis pas trop habituée. Le seconde moitié de l'année j'avais ma pause de 11h30 à midi, c'était difficilement mieux mais pas le choix !

En tout cas ça m'a préparé à mes horaires bizarres dans le FLE ; je mange mon déjeuner en arrivant un peu en avance sur mon lieu de travail, et j'ai une pause en fin d'après-midi / début de soirée donc je dine aussi sur place à 17h ou 18h en général. Difficile de ne pas grignoter en rentrant chez moi à 21h30 cela dit ... 

Manger salé au petit-déjeuner :

Lors de mon second séjour aux États-Unis justement j'ai travaillé sur un campus en pleine forêt et mes repas étaient pris en charge par l'établissement. J'allais donc à la cafétéria matin, midi et soir. Et au petit-déjeuner en plus du bar à céréales, des toasts et des gaufres il y avait un service de nourriture chaude. Suivant les jours il y avait des oeufs brouillés, du bacon, des saucisses, des hash-browns et surement quelques autres trucs qui me sont sortis de l'esprit.
Au début de l'année scolaire, en août donc, il faisait encore lourd donc je ne m'étais pas trop aventurée, mais les céréales un peu trop healthy à mon goût et le lait chocolat qui n'en avait pas franchement le gout j'ai décidé d'aller voir les autres options qui s'offraient à moi. 
this is now an acceptable breakfast ! aout 2019 ^^
C'était plutôt une bonne idée, et ça m'a préparé à mes futurs aventures en Corée du Sud. De nouveaux, j'avais un package "logement + cafeteria" et j'ai vite découvert que le petit-déjeuner coréen n'a rien à voir avec celui que l'on prend en France. Pendant plus de deux mois j'ai donc mangé du poisson et de la soupe (miso, champignon, kimchi ...) à huit heures du matin. Après un temps, je me suis dit que je me contenterais du petit-dej' "occidental" qui était servis exclusivement le mercredi : du lait, des céréales, des toasts, de la salade (?). Parfois j'aimerai bien avoir du riz et du maquereau au petit déj' mais j'ai pas le courage de le cuisiner. Donc quand je veux un petit déjeuner un peu plus consistant je me fais une omelette et du bacon en plus de mes toasts au beurre trempés dans le chocolat chaud ! ^^

En Corée du Sud

Retirer ses chaussures à l'intérieur :

Pas de grande surprise j'imagine, premier pas en Asie, c'est un changement assez important. Non pas que je porte mes chaussures jusque sur mon lit (vous savez, comme dans les séries US !) mais il m'étais arrivé de traverser mon appartement ou ma maison après avoir enfiler mes chaussures si j'avais oublié ceci ou cela. C'est un peu plus compliqué à l'heure actuelle. 
Mon plus gros soucis c'était d'avoir de l'espace, quelque chose pour m'asseoir pour mettre mes chaussures. Je suis arrivée en Corée avec une majorité de chaussures à lacets ou à boucles (je suis une adepte des sandales Tropéziennes à deux boucles ... les enfiler debout c'est du sport). Il y a aussi le souci des chaussettes. J'use les miennes très vite, jamais à l'abris d'un trou ... l'angoisse parce que ce n'est pas qu'à la maison que l'on retire ses chaussures.
"À l'intérieur" sous entend la maison mais aussi un nombre de lieux publics, tel que les restaurants. Pas partout évidemment mais les restaurants où l'on mange de façon un peu plus traditionnelle, c'est à dire au sol en tailleur, il est nécessaire d'enlever ses chaussures. Dans l'idéal on portera des chaussettes, mais bon, on ne m'a jamais embêté pour mes pieds nus.
Attention, les chaussures sont le plus souvent aussi interdites dans les cabines d'essayage, vous devez les retirer avant d'y entrer. En général la cabine est surélevée ou a une petite moquette et plus du signe vous indiquant de vous mettre pieds nus. 

Bref, maintenant que je vis au Japon c'est la même chose. L'entrée de ma maison est en carrelage sur quelque chose comme un mètre carré et ensuite il y a une marche et du parquet. Avec un grand placard pour laisser toutes les chaussures. C'était aussi un peu l'habitude chez mes parents, un grand tapis dans l'entrée, un placard à chaussures. Le climat de la Normandie implique que porter ses chaussures à l'intérieur par toutes saisons n'est pas envisageable. Mais par contre en été je n'ai jamais pensé à deux fois avant d'entrée dans la maison avec mes chaussures, puisqu'il fait sec, aucun souci. Et surtout à la campagne, toutes fenêtres et portes ouvertes sur le jardin on passe de l'un à l'autre constamment ... et maintenant que j'y repense j'avais plutôt tendance à être pieds nus dedans ET dehors, ce qui ne change rien au problème. C'est pas super hygiénique. Et ça me mène à mon second point.

S'installer au sol :

Je l'ai déjà mentionné en ce qui concerne les restaurants, on mange parfois au sol et j'ai pris l'habitude de m'installer par terre. Je le fais toujours chez moi, pour changer de mon lit ou de ma chaise. Ce n'est pas le plus confortable mais l'habitude se prend bien. Je ne m'explique toujours pas pourquoi j'aime tant les restaurants où l'on mange sur des tables près du sol. Avec mes grandes jambes je ne suis pourtant pas disposée à apprécier ce concept mais bon ... 

De plus, en Corée du Sud il y a ce qu'on appelle le ondol 온돌 qui est un système de chauffage par le sol. Les endroits où je suis restée étaient chauffés par de l'eau très chaude sous le plancher. Ça met un peu de temps à chauffer mais si vous voulez vous toaster le postérieur pendant l'hiver coréen c'est magique ! J'ai donc rédigé un certain nombre de devoirs de master 2 assis par terre chez moi en janvier 2018 ^^

Manger des aliments ou des plats sans trop savoir ce que c'est :


Je l'ai déjà indiqué dans d'autres articles mais je rappelle que je suis arrivée en Corée du Sud un petit peu par hasard, sans rien connaitre du pays et de la culture. J'avais fait quelques recherches pratiques avant mon départ mais je ne me souviens pas avoir regarder quoi que ce soit concernant la nourriture. Je ne sais même pas pourquoi tellement c'est central dans ma vie ^^

J'ai eu la chance d'être bien entourée pendant ce stage et on m'a guidé dans mon nouvel environnement et emmené dans différents restaurants pour tester la cuisine coréenne. Avec mes amis stagiaires et mon tuteur aucun problème on peut discuter, demander de quoi il s'agit sans que ça ne paraisse déplacé. 
Mais voilà, la première semaine un responsable du département de français de l'université nous invite dans un restaurant traditionnel et voilà à quoi ressemble la table quelques minutes après notre arrivée. Et la politesse veut que l'on teste tout ! Rien d'étonnant mais à ce moment je suis toujours un peu picky et rien n'est identifiable pour moi ... 


Lors de ce repas il y a eu du bon et du moins bon : j'ai adoré la salade de méduse ! Et j'ai détesté la raie séchée (fermentée ?) ... j'ai aussi dû manger un coquillage que j'ai mastiqué pendant de longues minutes ... Après cette mise en jambe j'étais prête à tout ! Et pendant mes séjours en Asie je suis devenue plus aventurière.

Maintenant au Japon je continue de tester un peu, mais mon copain cherche toujours à me faire manger du natto, ces graines de soja fermentées qui font des fils ... pour le moment je n'en ai mangé qu'incorporé dans un okonomiyaki ... bientôt le grand saut ^^
les accompagnements dans un restaurant à Jeonju - aucune explication, il faut essayer ^^

Du coup je regrette de ne pas avoir été plus aventurière lors de mes séjours aux États-Unis avant ça. À la State Fair à et à quelques autres évènements à Tulsa il y avait des trucs vraiment bizarre, beaucoup à base de friture et je n'ai rien testé ... à part ce qu'on me recommandait vraiment ou que l'on me donnait. Possiblement qu'à l'époque j'avais du mal à mettre mon argent dans la bouffe pour une raison étrange. Désormais j'y vois une expérience et tout en restant raisonnable je me permets de dépenser dans ce budget et d'envisager des choses inhabituelles. 
Je vous laisse jeter un coup d'oeil à ce menu à la State Fair ! fried watermelon pour quelqu'un ?

Au Japon

Le port du masque :

En Corée du Sud je n'avais porté un masque que quelques fois : quand j'ai été malade et les jours de forte pollution. 
Mais étant donné la situation, Coronavirus tout ça, j'ai pendant la fin de l'hiver 2020 du prendre l'habitude de porter le masque pendant plusieurs heures de suite chaque jour. Pendant l'hiver pourquoi pas, bien que puisque je porte des lunettes ce n'est pas toujours bien confortable de se retrouver avec les verres embués ... mon nez fait que le masque laisse légèrement passer l'air ... malgré le morceau en métal.
Nous sommes maintenant en mai, je suis en confinement volontaire depuis presque 6 semaines et je ne porte le masque que pour aller au supermarché. Il commence à faire chaud et humide ... je transpire donc dans mon masque ... 
Donc sur le principe, porter un masque ne me pose pas franchement problème. Mais c'est l'aspect technique qui demande un peu de travail ^^

Mais de façon générale j'aimerai que le masque devienne quelque chose qu'un peu plus automatique en dehors des pays est-asiatiques (je ne sais pas si dans le reste de l'Asie ils sont aussi communs) ; quand on a un petit rhume, une petite toux qui ne cloue pas au lit je trouve que c'est un geste sympathique de faire son possible pour ne pas distribuer ses microbes. D'ailleurs j'aurai peut-être pu noter que c'est aux USA que j'ai pris l'habitude de tousser dans mon coude. Se couvrir la bouche c'est déjà bien, mais le masque offre une barrière supplémentaire, tout en indiquant qu'on couve un petit quelque chose. On connait tous cette personne qui indique avoir une petite angine après avoir dit bonjour à tous le monde ><

Ne pas parler dans les transports en commun :

Je suis désormais habituée au calme et au "silence" qui règne dans les trains à Tokyo. C'était assez perturbant quand je suis arrivée ; je trouvais ce calme plutôt suspect, c'était malaisant, j'avais l'impression que les gens n'étaient pas vraiment humain ... je ne sais pas comment l'expliquer, ça manquait de vie quoi ! Mais maintenant que je fais une heure de train par jour pour me rendre au travail et en rentrer j'apprécie cette ambiance. Pas de téléphone qui sonne (ou très rarement), personne ne passe d'appel (ou très discrètement juste le temps de dire qu'ils rappellent dans quelques minutes), personne ne partage sa musique avec tout le wagon. Si un groupe qui se connait monte alors effectivement ils discutent parfois. Mais ils parlent assez bas. Moi aussi il m'arrive de faire la conversation quand je retrouve une amie par exemple, et de temps en temps avec mon copain. Mais en général la discussion n'est pas super animée, il faut faire attention ^^ Du coup il m'arrive d'être un peu gênée si mes amis en visite au Japon ne réalisent pas le volume auquel ils parlent dans le train et c'est horrible parce que c'est hyper délicat de le faire remarquer ><
Je dirais que c'est un peu différent dans le cas du Shinkansen, la disposition des sièges fait que le bruit ne se propage pas de la même manière.

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Je note à la relecture que la quasi totalité de mes illustrations concernent la bouffe ^^
que voulez-vous ! 
Je pense à faire un article réponse sur les habitudes qui me semblent pour le moment inenvisageables ...

1 commentaire:

Marie a dit…

Super intéressant cet article !! J'ai retrouvé pas mal de choses que j'ai pu voir également (même si je ne me suis jamais expatrié aussi longtemps que toi dans un même pays). Je trouve ça fou de se rendre compte qu'on peut finir par s'habituer à des choses semblaient complètement impossible avant ! Je pense par exemple au petit déjeuner salé ! Lors de mon premier séjour de 2 mois en Allemagne, j'étais la seule de la famille de 7 personnes qui m'accueillait à ne manger que du sucré et ça les inquiétait beaucoup ("ça va ? ça te plait ? tu manges assez ??). Aujourd'hui, après avoir passé plusieurs mois en Asie, j'ai fini par me résoudre aux nouilles sautées le matin et finalement... ça passe !
J'ai également adoré le fait de devoir enlever ses chaussures en Asie, je trouve ça très respectueux pour les lieux de vie des gens et pour eux-même qui essayent que tout soit impeccable... j'aimerais bien que ce soit plus appliqué en France ! Comme pour le port du masque, je suis tout à fait d'accord avec toi, quand on est malade c'est quand même vachement plus sympa de ne pas répandre ses microbes partout...